Après mes 5 semaines de travail acharné, j'ai bien mérité
quelques vacances. Je décide de finir d'explorer la région du Far North. Je ne
reviendrai peut-être pas dans le secteur plus tard, c'est tellement isolé.
Cap plein Nord, direction le Cape Reinga. Ce n'est pas le
point le plus au nord, mais presque, et de toute façon le point le plus au nord
est inaccessible. Le Cape Reinga, c'est là que les eaux de l'océan Pacifique et
de la mer de Tasman se rejoignent. Ça peut créer d'énormes vagues et beaucoup de
courant, il paraît qu’on peut parfois voir des dauphins jouer dans les vagues.
Pour les maoris, c'est de là que les âmes des morts vont rejoindre l'au-delà.
C’est superbe et ça a des allures de bout du monde. Puis cap sur les dunes de
sable à Te Paki, un tout petit peu au sud, sur la côte ouest. Au début, au pied
des dunes, on pense qu’il s’agit d’une grande dune de sable façon dune du
Pylat, mais en haut de la première dune, c’est un désert qui s’offre à la vue.
Du sable, du sable partout, des collines de sable, jusqu’à la mer qui est bien
plus loin que je l’aurais imaginée. Je suis impressionnée, j’ai envie de courir
partout, c’est un bac à sable géant ! En haute saison, les touristes
viennent ici faire du sand board. Là, c’est l’automne, il n’y a plus assez de
touristes. Nous ne sommes pas nombreux sur les dunes, chacun a la sienne !
C’est superbe, impressionnant, et ça se prête à merveille à une bonne séance de
roulé boulé. Ça fait du bien de rajeunir de vingt ans, de marcher comme bourrée
en bas de la dune, et d’avoir du sable plein les cheveux et les oreilles.
Après cette bonne séance de rigolade, direction le
camping et la douche froide pour enlever tout ça. Les soirées sont à présent
fraîches et la douche froide bien vivifiante ! La nuit qui suivra sera
infernale… Loulou est garé pile au mauvais endroit, infesté de souris. On ne
comprend pas d’où viennent tous ces petits bruits pendant qu’on regarde Whale
Rider (au passage, ce film est absolument magnifique. Il me donne envie d’en
savoir un peu plus sur la culture maorie.) Une fois que tout est éteint, je
sens un truc qui galope près de ma tête… Les souris sont partout à se cacher
dans le van, sous le matelas, dans les garnitures des portes, sous les sièges…
L’horreur ! Elles ont fait un festin du pain pendant qu’on mangeait
dehors. On bouge le van en pleine nuit jusqu’à l’autre bout du camping, mais au
moins une a dû rester à l’intérieur et nous réveillera toutes les 2 minutes. La
journée suivante est dure ! Il faut reprendre la route vers le sud. Les paysages
du Far North sont sublimes. De beaux reliefs, une nature sauvage et verdoyante,
un sol rouge, du sable blanc, des plages paradisiaques côté Pacifique, une côte
sauvage côté mer de Tasman. Et comble du luxe, pas un pékin à l’horizon. Je
suis sous le charme.
En route vers les forêts de kauris, nous faisons une
halte aux Ngawha Springs, seule zone géothermale en dehors de la zone de Taupo
et Rotorua (qui sont plus ou moins au centre de l’île du nord). Ça fait du bien
de se reposer, au clair de lune et sous les étoiles, dans les bassins d’eau
chaude (la température des différents bassins est comprise entre 30 et 40
°C :-) après la nuit blanche à cause des souris. Je suis complètement shootée. Ca fait
du bien d’être dans cette eau bouillonnante, avec les vapeurs qui montent dans
la nuit. C’est une ambiance très spéciale, et encore une fois, nous sommes
moins de personnes qu’il n’y a de bassins. Mon maillot de bain qui était blanc
a tourné au gris et pue l’œuf pourri mais c’est pas grave !
Puis c’est parti pour les forêts de kauris (prononcer
kaori) a Waipoua, arbres géants et millénaires, les plus vieux de la planète après les
séquoias. Ils ont été massivement abattus lorsque les colons européens ont
compris tout ce qu’ils pouvaient en faire. Environ 90% des arbres ont disparu,
le reste est aujourd’hui protégé. Les forêts valent le détour, elles sont
magnifiques, la taille des kauris est impressionnante. A côté, les autres
arbres ont l’air d’allumettes. On se sent tout petit a cote. La
nuit venue, on part à la chasse aux kiwis ! Il faut mettre un filtre rouge
sur la frontale pour ne pas les faire fuir. C’est excitant de partir dans la
forêt dans la nuit et de traquer le bruit du kiwi. Coup de pot, au premier
virage il y en a un, juste à mes pieds. Alors c’est ça, l’emblème
national ? C’est vrai que c’est tout mignon, ce petit oiseau qui court par
terre. Il s’enfuit après quelques secondes de face à face. La pluie tombe drue
à présent et la forêt prend des allures de décor de film d’horreur. Ce n’est
plus la peine de chercher les kiwis de toute façon, avec toutes ces gouttes et
ma capuche sur la tête, je n’entends plus rien ! Les deux tentatives
suivantes se soldent par des échecs, les averses choisissant pile le moment où
on sort pour se déclencher. Du coup, on fait une tonne de crêpes dans la cuisine
du super camping. Ça va égayer le quotidien culinaire pour les jours qui
suivront, c’est important de se faire ce genre de plaisir lors d’un voyage en
van. Ca va changer du pain de mie premier prix et de la citrouille qu'on met 10j a manger!
Etape suivante, Tutukaka et les Poor Knights, sur la côte
Pacifique, mon cadeau d’anniversaire et de Noël de la part de Nico :-) Les Poor
Knights sont des îles à une petite heure de bateau de Tutukaka, haut lieu de la
plongée sous-marine en Nouvelle-Zélande.
Elles sont classées réserve naturelle, ainsi que les eaux qui les
entourent. Jacques Cousteau en personne les a classées dans son top 10 des
spots de plongée au monde. Nous réservons pour le lendemain avec le plus gros
opérateur de la ville, les autres étant partis en vacances à la fin de la
saison… Pas le choix, c’est parti, on embarque sur le bateau avec la petite
douzaine d’autres touristes. Le skipper est super cool et nous apprend plein de
choses sur l’histoire des Poor Knights, autrefois habitées par une tribu
maorie. Elle a été massacrée par une autre tribu à qui elle a refusé de vendre
des porcs vivants, donnés par les colons européens, afin de garder le monopole
du commerce de ces animaux. A présent les îles sont maudites, seuls les
employés du Department of Conservation y mettent les pieds de temps à autre. Le
skipper cherche un endroit abrité car il y a pas mal de houle, le temps est pas
terrible. Pas de pot, tous les meilleurs spots sont du côté aujourd’hui exposé
au vent. Je ferai quand même deux plongées, peu différentes de ce que j’ai vu
dans la Bay of Islands si ce n’est le relief sous-marin, la présence de
nudibranches et que l’eau est bleue au lieu d’être verte. Les plongées sont
belles mais je m’attendais à quelque chose de plus exceptionnel. Il faudra
revenir en été, avec le petit opérateur local. Le temps se gâte entre les deux
plongées. Lors de la deuxième, je vois les flashes des éclairs sous l’eau…
Surprise à la remontée, le skipper a été obligé de déplacer le bateau, il
faudra nager un bon moment sous la pluie battante pour le rejoindre!
Retour à la Bay of Islands, pour aller randonner au Cape
Brett et voir enfin d’un seul coup d’œil toutes ces îles. Ca valait le coup de
revenir ! Les vues sont splendides. La marche est assez harassante, on ne
voit rien d’autre que le bush pendant de longs moments et d’un coup, paf, une
vue de dingue. On trace comme des fous pour faire le maximum de la marche en un
jour, alors que normalement il en faudrait 2. Je finirai sur les rotules mais
avec de belles images dans la tête et dans mon appareil photo :-)
Un magnifique road trip, qui m'a fait du bien apres mon rythme de fou. J'ai decouvert de sublimes paysages, qui confortent mon choix d'etre venue ici!
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Aux Poor Knights |
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Une baie magnifique pres du Cape Reinga: Spirits Bay |
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Les Ngawha springs. Attention, c'est chaud! |
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La foret de Waipua, magnifique! |
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Une crique pres de Tutukaka. Encore une crique paradisiaque! |
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La Bay of Islands, enfin vue en entier |
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Le Cape Reinga |
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Les dunes de Te Paki. J'y aurais passe des heures! |
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Pares a plonger! |
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Mieux qu'un mitigeur, les bassins de Ngawha springs |
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Et enfin, le meilleur pour la fin: Tane Mahuta, le geant de la foret. Magnifique! |